En ce début d’année, les pronostics vont bon train en commençant par les domaines d’activités prometteurs dans le secteur de l’impression 3D. L’aéronautique notamment fait beaucoup parler : plusieurs grands groupes comme Airbus, Boeing mais également la NASA investissent dans cette nouvelle technologie.

Pourquoi ? Quels en sont les enjeux ? Quels projets ont déjà été menés et quels en ont été les débouchés ?

L’impression de pièces techniques fait partie des domaines dans lesquels l’impression 3D peut se positionner. Récemment, la NASA a imprimé 75% des pièces d’un moteur de fusée via la fabrication additive. Quels en sont les avantages ? La rapidité de fabrication est un des avantages principaux. Des pièces complexes qui mettent un an à être réalisées ne mettent plus que quelques mois avec cette nouvelle technique. La diminution des coûts de production est un autre facteur de réussite ainsi que l’homogénéité des composants. En effet, dans un moteur de fusée fabriqué traditionnellement, les pièces ne sont pas construites avec le même composant ce qui rend la maintenance plus délicate. Avec l’impression 3D, le moteur est imprimé via un métal commun.

Ce moteur a été testé et validé par la NASA fin 2015.

Airbus de son côté a également misé sur la fabrication additive pour plus de 1000 pièces de l’A350. Ces pièces ont été conçues dans un plastique répondant aux normes concernant l’inflammabilité, la fumée et la toxicité (normes FST).

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Airbus ne s’arrête pas là et continue son avancée dans l’impression 3D en proposant une cloison entière créée via la fabrication additive. Cette cloison est celle séparant le compartiment passager de l’office. Elle mesure 2 mètres de hauteur et 1,50 mètre de largeur, elle doit également supporter un double strapontin utilisé par l’équipage. Le challenge était donc de taille pour Airbus qui souhaitait imprimer l’intégralité de la matrice métallique via la fabrication additive. Le résultat est surprenant et présente à l’arrivée un gain de poids de 45% soit près de 30 kilogrammes.

Boeing a également adopté la tendance en déposant un brevet concernant une méthodologie liée aux pièces imprimées en 3D.

Si l’impression 3D est déjà utilisée depuis quelques années dans le domaine de l’aviation civile, elle en était cantonnée au prototypage mais ces nouvelles avancées montrent une envie de standardisation. Quels avantages la fabrication additive offre-t-elle à ces compagnies ?

Les avantages sont multiples : légèreté, résistance, coût de fabrication réduits, délais de fabrication amoindris … Mais également la possibilité d’avoir une meilleure gestion des stocks.

Outre les pièces techniques, l’impression 3D se met également au service de l’aéronautique dans d’autres domaines. Une combinaison spatiale a, par exemple, été imprimée en 3D et pourrait convenir à des missions sur Mars. De même, les lentilles présentes dans les télescopes ayant une forme prédéfinie par les contraintes techniques peuvent à présent prendre n’importe quelle forme. Cette innovation permettrait potentiellement d’améliorer les angles de vues et pourrait être utilisée dans des missions spatiales.

Enfin, un « Rover » est en ce moment testé dans le désert d’Arizona par la NASA. Ce véhicule a pour but de faciliter l’exploration de territoires extraterrestres pour les astronautes. Grâce à ses douze pneus il peut aisément gravir des dunes et territoires irréguliers. Environ 70 pièces de ce véhicule ont été conçues grâce à l’impression 3D.

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Outre les réalisations terrestres, l’impression 3D intervient également dans la création d’habitacles extraterrestres. La NASA lance d’ailleurs des compétitions afin de trouver des moyens innovants nous permettant d’habiter sur de nouvelles planètes. Que ce soit sur la Lune ou encore Mars avec le projet SFERO porté par Fabulous, la fabrication additive permet la construction de maisons via des matériaux relatifs aux ressources de chaque planète. Si l’on prend l’exemple de Mars, le but était pour les porteurs du projet SFERO de s’approvisionner majoritairement de Fer et d’Eau, deux composantes de cette planète.

Après cette rapide rétrospective des évolutions dans le domaine de l’aéronautique, il semble fort probable que l’impression 3D soit un acteur central dans le futur de ce secteur. La précision des techniques, la largesse de choix des matériaux permettent à la fabrication additive de devenir un partenaire de choix.

A suivre !